Ces plages furent enregistrées au printemps 2022 suite à un long travail d'édition sur le livre Lexique Croisé des Arts d'Etienne Rolin, paru aux Editions Delatour dans la collection musique/transversale. Les trois musiciens, qui sont aussi compositeurs et plasticiens, ont mis à profit le studio de la Beaudelie pour partager quelques moments intenses d’échange musical, à partir d’une recherche sur les timbres instrumentaux (le piano pour Jean-Michel Bardez, la clarinette et le cornet à bouquin pour Jean-Marc Chouvel, le glissotar, le cor de bassetet la flûte bansuri pour Étienne Rolin). Chaque moment devient alors le lieu d'une « improspection » pour rejoindre une matière sonore commune.

These tracks were recorded in the spring of 2022, following extensive editing work on Etienne Rolin's Lexique Croisé des Arts, published by Editions Delatour in the musique/transversale collection. The three musicians, who are also composers and visual artists, took advantage of the Beaudelie studio to share a few intense moments of musical exchange, based on research into instrumental timbres (piano for Jean-Michel Bardez, clarinet and cornet à bouquin for Jean-Marc Chouvel, glissotar, alto clarinet and bansouri flute for Étienne Rolin). Each moment becomes an opportunity for "improspection" in order to reach a common sound material.



IMPROSPECTIONS
Mettre en présence des instruments aussi divers dans l’espace que dans le temps et qui ne se sont sans doute jamais « rencontrés » permet des gestes, des densités, des formes, des rythmes etc. improvisés singuliers :
- la flûte Bansuri, originaire d’Inde du Nord, en bambou, en roseau, crée également des micro-intervalles,
- le cor de basset, une manière de clarinette ayant un pavillon large, inventé à la fin du XVIIIème siècle, a connu les faveurs de W. A. Mozart, entre autres,
- le cornet à bouquin, héritier de cornes d’animaux percées, recouvert d’une peau, qui comporte une embouchure, a été utilisé depuis le XVème siècle (période plus favorable à la fin du XVIème siècle et pendant la première moitié du XVIIème) pour jouer les parties virtuoses de soprano de musiques vouées au culte, mais également pendant des fêtes,
- le glissotar, appartenant à un nouveau type d'instruments à vent qui disposent d’un espace longitudinal ou d’une fente sur le tube de l'instrument, recouverts d'une feuille magnétique qui attire un ruban aimanté sur le dessus qui permet de gérer d’innombrables fréquences. Il peut être joué avec huit doigts ou bien en glissant un doigt de haut en bas.
- le piano, qui a cumulé la mémoire de multiples corpus, mais également d’autres types de claviers (orgue, clavecin...) avec un rôle fédérateur potentiel, en particulier à travers des « groupes de fréquences simultanées ».
Les « moments » originaires de chaque instrument et leurs déploiements ultérieurs sont multipliés lors de leur rencontre très particulière pour ces enregistrements.
De telles improvisations induisent des chorégraphies, la danse étant très souvent liée au musical depuis les origines.

Démonstration du glissotar réalisée par Etienne Rolin :
youtu.be/Qbq1Y9q4N7g